Au fil de l’eau : la végétation des ripisylves

La ripisylve traverse en ondulant le paysage de Beaurecueil

Certains cours d’eau qui traversent les massifs du Concors et de Sainte-Victoire abritent des ripisylves. Leur nom est tiré du latin ripa « rive » et sylve « forêt ». Elles sont généralement composées de trois types de végétation, nommés « strate » : les plantes herbacées, les arbustes et les arbres qui se développent au bord des cours d’eau. Elles sont façonnées par l’alternance des hautes et basses eaux. En été, depuis le sommet de Sainte-Victoire, la ripisylve est facilement reconnaissable car elle ressemble à un serpent vert qui traverse, en ondulant, le paysage jauni par la chaleur.

Un rôle essentiel

Les ripisylves jouent un rôle à plusieurs niveaux :

  • stabilisation et la préservation des berges ;
  • filtration des eaux de ruissellement et de la nappe superficielle ; 
  • conservation de la biodiversité.

Les ripisylves abritent des espèces animales et végétales de fort intérêt patrimonial. Elles constituent des corridors écologiques pour beaucoup d’entre elles (chauves-souris, avifaune, loutre…).

Une végétation riche et variée

Les principales espèces de la ripisylve du Grand Site sont reconnaissables par leurs feuilles et leurs fruits :

  • Les frênes méditerranéens (Fraxinus angustifolia) aux feuilles caduques et opposées possédant 7 à 13 folioles. Ils se reconnaissent également par les bourgeons massifs des rameaux.
  • L’érable champêtre (Acer campestre) aux feuilles caduques composées de 3 à 5 lobes. Vertes au printemps et en été, elles prennent de très belles teintes jaunes d’or à l’automne et portent des fruits décoratifs à ailes rougeâtres.
  • L’orme champêtre (Ulmus minor) aux feuilles caduques, dentées et dissymétriques à la base. Les fruits sont contenus dans une pastille de couleur vert clair et sortent avant les feuilles.
  • Le peuplier noir (Populus nigra) aux feuilles caduques, vertes au printemps et jaunes à l’automne. Dentées et ovales, elles se terminent en pointe. Les fleurs, en chatons (petits épis) retombants, de couleur rougeâtre, apparaissent au printemps.
  • Le Nombril de Vénus (Umbilicus rupestris), dont le nom évocateur fait référence à la forme de ses feuilles, pousse sur la rocaille. Ses feuilles peuvent être consommées en salade, ou, après macération dans du vinaigre, comme les cornichons.
  • Le lierre (Hedera helix) est souvent considéré à tort comme un parasite des arbres. Il est très utile pour la faune car sa floraison tardive profite aux pollinisateurs en automne et ses fruits procurent une nourriture providentielle aux oiseaux pendant l’hiver.
  • La Garance voyageuse (Rubia peregrina), aux feuilles agencées en étoile de 4 à 8 branches. Elle possède de nombreuses et minuscules épines crochues qui lui permettent de s’enchevêtrer à la végétation environnante et de s’élever parfois à plus de 2 mètres de haut.
  • Le lamier tacheté (Lamium maculatum) aux feuilles souvent maculées de blanc et aux grandes fleurs pourpres ou blanches. Il apprécie les haies et bois, dans presque toute la France. Tous les lamiers sont comestibles : les jeunes pousses feuillées, à saveur peu prononcée mais agréable, peuvent être ajoutées crues aux salades.

Dans les zones fraiches et ombragées de la ripisylve, plusieurs espèces de fougères pourront être observées :

  • La capillaire des murailles (Asplenium trichomanes). Cette espèce est souvent utilisée pour la création de murs végétalisés
  • Et la Cétérach officinal (Asplénium ceterach). Cette plante a tendance à s’enrouler en présence de trop de soleil pour réduire sa perte en eau.