Le mouflon à manchettes : de l’Atlas saharien à la Sainte-Victoire

Mouflon à manchettes © Massimo Nafra
Le Grand Site pilote le recensement du mouflon à manchettes

Du 27 au 31 mars, les gardes nature ont dénombré la population de mouflon à manchettes sur la montagne Sainte-Victoire. Cette opération, initiée par les acteurs de la biodiversité (DDTM et OFB), a été menée en partenariat avec les équipes de l’ONF, du Département, de l’OFB, de la Fédération départementale de chasse 13, la Réserve naturelle de la Sainte-Victoire, les sociétés de chasse, ainsi que des jeunes du Service civique.

En tout, une quarantaine d’observateurs, organisés par binôme, se sont partagés le territoire par secteur précis, sur les versants nord et sud. Placés au pied de la montagne, ils ont traqué le bovidé à la jumelle sur un créneau matinal de deux heures. Une centaine de mouflons à manchettes a ainsi été recensée.

 Un exemple d’intégration réussie

Originaire d’Afrique du Nord, l’espèce a été introduite en Provence pour la chasse, dans une réserve privée. Certains individus s’en sont échappés et ont investi, dans les années 80, la forêt du Concors puis la montagne Sainte-Victoire. En 2013, une première étude a été réalisée sur cette espèce par l’ONCFS (futur OFB), suivie en  2017, par un premier comptage officiel qui a permis d’en dénombrer une cinquantaine.

En France, cette espèce n’est présente que sur le Grand Site de France Concors Sainte-Victoire et son statut est inexistant : c’est une espèce exotique, qui n’est ni protégée, ni envahissante, ni chassable. Cet animal, appelé “chèvre du sable” dans sa contrée d’origine, mange des plantes herbacées ou ligneuses et boit très peu. Il s’accommode donc bien à notre espace naturel. Il se déplace surtout à l’aube ou au crépuscule. Il fonctionne en troupeau, et broute, ce qui favorise le maintien des milieux ouverts propices à la biodiversité.

Le sujet a fait l’objet d’un reportage de La Provence.

Fiche d’identité

  • Taille moyenne : 130 – 165 cm, plus 15 – 25 cm pour la queue
  • Hauteur au garrot : 75 – 112 cm
  • Poids : 100-140 kg pour le mâle, 40-55 kg pour la femelle

Mâles et femelles se regroupent lors du rut, plutôt en automne mais qui peut survenir toute l’année. La femelle met bas d’un jeune après 160 jours de gestation. Les jeunes sont capables de sautiller dans les rochers quelques heures après la naissance. Ils sont sevrés entre 3 et 4 mois et atteignent leur maturité sexuelle vers 18 mois. Adulte, le mâle arbore des cornes qui atteignent 84 cm de long, la femelle ayant des cornes de 40 cm maximum. Elles s’élancent vers le haut puis s’incurvent en demi-cercles divergeant vers l’arrière.