Confinement : la nature reprend-elle ses droits ?

Tandis que l’homme était confiné, la nature se déconfinait. Cette situation inédite a été l’occasion pour les gardes nature d’observer ce qu’il se passe quand les visiteurs sont absents. Ces observations ont nourri les inventaires naturalistes réalisés dans le cadre de la mission d’opérateur Natura 2000 du Grand Site Concors Sainte-Victoire.

Le images de la nature reprenant ses aises témoignent des interactions entre l’homme et les milieux, des bénéfices d’une activité agricole ou pastorale, de la richesse biologique qui en est issue.

La nature secrète dans l’œil du garde

Les gardes nature ont une faculté particulièrement aigüe pour écouter et voir le vivant dans la montagne. Identifier un oiseau par son chant ou son vol, présumer que c’est à tel endroit qu’il aura fait son nid, vérifier si cette plante a fleuri ou si sa croissance a connu une entrave, lire la présence de tel ou tel mammifère, de tel ou tel insecte, exigent une subtilité à laquelle seuls l’apprentissage et la connaissance fine des milieux donnent accès. Les amateurs le savent, c’est une question de sens. Un comportement discret, une acuité intense et nul n’est besoin de sortir des chemins pour saisir la vie qui se déroule.

La nature reprend-elle vraiment ses droits ?

Il est impossible d’affirmer que trois mois ont permis à la biodiversité de s’accroitre, en revanche, il est certain qu’il y a eu moins de dérangements. Ce fait non négligeable, a permis aux espèces d’élargir leurs périmètres d’évolution, d’installation. Pour partie, l’absence de fréquentation ou de ses incidences a attiré les espèces vers des zones qu’elles préféraient éviter habituellement. Dans la nature, les territoires se répartissent. Il est des animaux ou des plantes qui ne voisinent pas avec d’autres, certains qui interagissent ou cohabitent, d’autres qui ne font que se croiser. La présence humaine, pour autant qu’elle ne soit pas trop offensive ou concentrée, appartient à cette organisation et, une fois encore, tout réside dans l’équilibre. Si certains, pour l’exercice de leurs activités, sont appelés à sortir des itinéraires dédiés, le promeneur en soif de nature devra rester dans les espaces affectés à la fréquentation, notamment les aires aménagées et les sentiers balisés.